Comment qualifier les évolutions auxquelles nous assistons aujourd’hui dans le secteur bancaire et financier ? Mutation, révolution, adaptation ? L’avenir nous le dira. Dans tous les cas, il est certain que le secteur est chahuté.

Sous le coup de la crise de 2008,  affligées d’une image déplorable auprès de la clientèle, les banques ont beaucoup œuvré pour redorer leur blason. La pression des autorités de régulation et les nouveaux textes réglementaires et législatifs aidant,  elles s’engagent depuis dans des actions visant à se positionner comme responsables, avec pour objectif affiché de mieux conseiller et mieux vendre. La conformité et la gestion du risque se trouvent ainsi propulsés au cœur des enjeux.  

Parallèlement, les banques se doivent de relever le défi de l’innovation. Loin d’être une fiction, il s’agit d’être en mesure de répondre aux exigences bien réelles du client nomade, connecté, voire volatile, qui souhaite être très bien conseillé de manière adapté, mais très vite, n’importe où et à n’importe quelle heure…

Révision des modes de distribution traditionnels, digitalisation, gouvernance par les données massives , services à valeur ajoutée : l’heure est à l’action et aux propositions différenciatrices. Et ce dans un environnement marqué par l’émergence de jeunes acteurs, nourris depuis leur naissance au big data et à l’application mobile, qui n’ont aucun mal à donner une image dynamique, et dont il est encore difficile à dire s’ils représentent les partenaires ou les concurrents de demain.

L’ampleur du changement annoncé ne permet pas le qualificatif de tendance ou de mode. Au contraire, c’est le cœur même du métier du banquier qui est touché, et ainsi une profonde mutation culturelle qui semble émerger autour de la relation au client… Culture du risque, culture de l’innovation, culture du respect du client….Quelles conséquences pour nous ? Peut-être amorcer aussi le tournant du changement culturel ? Anticiper, être innovant, se remettre en question dans nos approches et nos méthodes pour accompagner nos clients banquiers dans cette période charnière.

Valérie Hauser, directrice associée au sein du cabinet Solucom