Le 3 août 2017 Google a annoncé la sortie en France de son assistant personnel « Google Home ». Ce dernier fait suite à son homologue d’Amazon, Alexa et sera bientôt suivi par Djingo de Orange (début 2018). Reconnaissance vocale, Deep Learning nous arrivons à un stade où la fiction devient réalité avec un robot à la fois esthétique et ludique dont la qualité de service déjà présente est censée se développer au fur et à mesure des mises à jour du robot.

Quels services pour quelles modalités ?

Commander une pizza, comparer des prix, tout devient possible ! Aux Etats-Unis il est déjà possible de commander un Uber vocalement grâce à Google Home. De même, grâce à Alexa il sera possible d’effectuer des paiements depuis des sites e-commerce et de prévoir des livraisons de courses alimentaires ou d’autres produits présents sur le site Amazon par exemple. Ainsi, ces assistants personnels connectés à votre application bancaire sont en mesure d’effectuer différents types de transactions. Par conséquent, quels sont les risques associés à l’usage de ces robots? Dans un premier temps on peut s’inquiéter du danger lié à l’authentification lors du paiement, faut-il proposer une reconnaissance vocale aujourd’hui indisponible sur Google Home ? Par ailleurs, l’effet Big Brother peut dissuader l’usage de ces services. En effet, ces assistants sont en écoute permanente, ils forment ainsi des espions dont les données personnelles sont collectées par les GAFAs qui en font un usage encore méconnu de leurs clients. En effet, avec la mise en place du GDPR (General Data Protection Regulation), il devient nécessaire d’avoir le consentement des clients de demain et plus de transparence dans la collecte et l’usage des données personnelles. L’étude Mobile Banking menée par Wavestone avec l’’EFMA montre en effet que les GAFAS sont en queue de peloton dans le domaine de la protection des données personnelles.

Un premier pas vers une activité bancaire plus généralisée des GAFAs?

Ainsi, les banques se trouvent concurrencées par ces robots issus des GAFAs qui remplacent les moyens de paiements classiques (carte, virements, remise de chèque, P2P, etc) proposés par les établissements financiers traditionnels. Les assistants reliés au smartphone de leur détenteur ont accès à toutes les données bancaires personnelles présentes sur les applications et peuvent littéralement effectuer toutes les opérations classiques proposées par un établissement financier. Par la suite les banques se trouveraient uniquement gestionnaires de comptes, le rôle de gestion de budget ou d’intermédiaire de paiement pourraient être entièrement entrepris par les assistants personnels. Par conséquent, les GAFAs pourraient proposer l’ouverture de comptes aux particuliers qui utilisent déjà leurs assistants pour réaliser des transactions dans une logique de centralisation des comptes.

Le rôle des banques peut être remis en cause par l’usage des assistants personnels. Toutefois, les banques conserveront un rôle d’expert bancaire pour fournir des services à forte valeur ajouté auprès des particuliers et des entreprises. Par ailleurs, les problématiques liées à la confidentialité des données légitiment le rôle des banques dans la gestion des comptes et des transactions. En effet, les banques sont reconnues comme seul tiers de confiance. Historiquement elles géraient les actifs de leurs clients, elles pourraient demain être les garants de la protection des données personnelles de leurs clients et en profiter pour proposer de nouveaux usages. Les GAFAs doivent pour leur part gagner la confiance de leurs clients pour conquérir le secteur bancaire avec des innovations dont la transparence en matière de collecte et d’utilisation de données personnelles deviendra une condition sine qua non de succès. Les GAFAs, nouveaux « Big Brothers »,  peuvent en effet dissuader les particuliers d’y avoir recours pour certaines opérations qui se contenteraient alors d’ouvrir un « Wallet » pour certaines opérations simples.